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La musique joue un rôle essentiel dans les moments les plus marquants de notre existence, y compris lors des obsèques. Si certains y puisent du réconfort et de l'espoir, d'autres s'en servent pour rendre un dernier hommage au défunt en diffusant les morceaux qu'il aimait bien ou qui rappellent des souvenirs communs. Malheureusement, cette coutume pourrait bientôt devenir un luxe suite à l'instauration d'une redevance pour la diffusion de musique lors des services funéraires.
La Sacem est un organisme privé chargé de la gestion collective des droits d'auteur en France. Elle a pour mission de collecter et répartir les droits relatifs à la diffusion d'œuvres musicales en public aux auteurs, compositeurs et éditeurs concernés. Elle veille à ce que ces derniers soient rémunérés de manière équitable lorsque leurs œuvres sont diffusées publiquement à la radio, lors des concerts, etc.
Jusqu'ici, les funérailles ne faisaient pas l'objet de paiement de droits d'auteur, car elles sont considérées comme des événements privés. Toutefois, un nouvel accord entre la Sacem et la Fédération des Pompes Funèbres pourrait bientôt changer la donne. La Sacem juge effectivement que la diffusion de musique dans des lieux tels que les funérariums, églises ou crématoriums représente une utilisation publique. Elle requiert donc le paiement de droits d'auteur.
Le montant de cette redevance s'élève en moyenne à 5 € par cérémonie. Bien qu'il reste modéré, ce coût additionnel est considéré par certains comme une charge de trop lorsqu'il est cumulé aux nombreuses autres dépenses engagées dans l'organisation des obsèques. Il faut rappeler qu'une famille doit déjà payer entre 3 500 et 5 000 € pour les services funéraires.
Mais, cette nouvelle mesure ne pénalise pas seulement les familles endeuillées. Elle touche aussi les pompes funèbres. Ces dernières doivent ajouter dans leur liste de charges administratives la déclaration des morceaux diffusés durant la cérémonie pour permettre une redistribution des droits aux artistes concernés. Les familles doivent donc discuter à l'avance du type de musique qu'elles souhaitent diffuser durant la cérémonie avec le conseiller funéraire. Notons qu'avec cette mesure, la Sacem pourrait récolter entre 700 000 et 800 000 € de droits d'auteur par an.
Il convient de préciser que toutes les œuvres musicales ne sont pas assujetties à cette redevance. Les musiques classiques, dont les droits d'auteur ont expiré, comme celles de Mozart, Bach ou Beethoven, échappent à cette nouvelle règlementation. Elles peuvent continuer à être jouées gratuitement lors des cérémonies funéraires.
En revanche, les chansons contemporaines, qu'on a l'habitude d'entendre lors des obsèques, sont concernées par cette redevance. Parmi elles, on peut citer "Puisque tu pars" de Jean-Jacques Goldman, "Tears in Heaven" d'Eric Clapton, "Les Yeux de la mama" de Kendji Girac ou encore "Le Paradis blanc" de Michel Berger. Cette mesure incite certaines familles à chercher des alternatives, telles qu'opter pour de la musique interprétée par un artiste en live ou diffuser des morceaux sans droits d'auteur.
La mise en place de cette redevance suscite des réactions controversées. Certains estiment qu'elle est bien légitime, car elle permet de verser aux auteurs des œuvres diffusées une rétribution. D'autres, en revanche, pensent qu'elle ne fait qu'augmenter inutilement le coût des funérailles qui est déjà bien souvent très élevé.