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En France, lorsqu'un particulier possède une chambre, un studio, un appartement ou une maison qu'il n'occupe pas à certains moments de l'année, il peut les louer très facilement, par le biais de la plateforme Airbnb notamment. C'est pratique et cela fait tomber un peu d'argent dans l'escarcelle. Mais attention ! Cela entre dans le décompte de vos revenus et à ce titre, vous devez le déclarer au fisc, mais aussi à France Travail lorsque vous percevez des indemnités. Vos revenus locatifs peuvent alors, s'ils dépassent un certain plafond, réduire d'autant l'allocation que vous percevez. Voici ce que vous devez savoir si vous êtes chômeur et loueur tout à la fois.
Nous nous permettons une petite mise en garde avant de commencer, concernant le statut de chambre d'hôtes (chambriste) ou maison d'hôte. Normalement, vous louez un logement meublé ou une partie de logement meublé sur la plateforme Airbnb, sans aucun autre service. Mais certains effectuent une activité qui s'assimile à celle d'une chambre d'hôtes. C'est repérable sur la plateforme lorsqu'une personne loue plusieurs chambres et/ou offre des services annexes tels que le petit-déjeuner ou le repas.
Nous attirons votre attention sur le fait que cet exercice est différente de celle de simple loueur occasionnel et l'activité de maison d'hôtes est réglementée. Elle réclame une déclaration à la CCI (Chambre du commerce et de l'industrie) et une formation est nécessaire avant de la pratiquer. Mais sur Airbnb, beaucoup s'octroient ce statut dans l'illégalité, se faisant payer les prestations en espèces. Ne cédez pas à la tentation, d'autant plus si vous êtes au chômage ! Cela pourrait vous coûter cher.
Le fait de louer un logement relève d'une activité commerciale non salariée. Vos clients sont des vacanciers ou dans tous les cas des locataires de courte durée, et la prestation que vous proposez se limite à l'hébergement. Cela s'appelle la location meublée saisonnière. Nous allons donc partir du postulat que vous êtes simple loueur occasionnel sur Airbnb.
Si vos revenus sont modérés, que vous louez un bien de façon ponctuelle ou que vous louez votre résidence principale (ou une partie) pour une durée inférieure à 120 jours par an, vous n'avez pas besoin de vous enregistrer en tant que Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP). Mais il vous faut bien sûr déclarer les revenus générés au fisc (dans la catégorie des revenus fonciers), mais aussi à France Travail (anciennement Pôle Emploi) si vous y êtes inscrit. D'ailleurs, depuis 2019, Airbnb effectue une transmission automatique de vos revenus à l'administration fiscale.
Si vous percevez des allocations chômage (ARE, allocations d'aide au retour à l'emploi), vous devez déclarer mensuellement tout revenu complémentaire, incluant donc ceux issus d'Airbnb. Il n'y a pas de plafond de revenus spécifique, mais cela a des conséquences sur les allocations que vous toucherez, qui peuvent s'en trouver amputées. France Travail réduit le nombre de jours indemnisés en fonction des revenus perçus.
Pour calculer vos droits, l'organisme utilise un système de dégressivité. Cela signifie qu'une partie des revenus que vous aurez générée avec Airbnb sera déduite du montant de vos allocations. Mais cela signifie aussi que vous pourrez continuer à cumuler une partie de vos allocations et vos revenus locatifs.
Il est appliqué un seuil de neutralité, en deçà duquel vos allocations ne seront pas totalement supprimées. Ce seuil dépend du salaire journalier de référence (SJR) qui a servi à calculer le montant de vos allocations. Ainsi, le cumul allocations + revenus locatifs ne peut pas excéder votre ancien salaire, sous peine de ne pas être indemnisé du mois correspondant.
De plus, si vos revenus locatifs deviennent réguliers, ou s'ils atteignent un montant plus important, France Travail pourrait considérer que vous exercez une véritable activité professionnelle, ce qui risquerait de vous faire perdre vos allocations chômage. Vous devez donc garder vos revenus locatifs sous contrôle si vous ne souhaitez pas que ce soit le cas.
Les revenus locatifs sont considérés de la même façon que n'importe quel autre revenu professionnel. La base retenue est la déclaration effectuée au titre des assurances sociales (qu'Airbnb effectue de façon automatique). France Travail ne soustrait pas 100 % des revenus locatifs : un coefficient est pris en compte (0,70) et l'abattement n'est pas universel.
Prenons l'exemple d'une personne indemnisée à hauteur de 1200 € (soit 39 € par jour), qui perçoit 500 € de revenus grâce à Airbnb. Voici comment France Travail va calculer le nombre de jours indemnisables :
En conclusion, vous toucherez donc des allocations sur 17 jours, soit environ 663 € (17 x 39), en plus de vos revenus Airbnb. En cumulant ces revenus (663 € d'ARE + 500 € Airbnb), vous percevrez un total de 1 163 €, ce qui est inférieur à l'ARE complète de 1 200 € que vous auriez perçue sans vos revenus complémentaires.
Ce système de calcul garantit que vos revenus cumulés (allocations + Airbnb) ne dépassent pas votre ancien salaire afin que l'indemnisation reste juste, sans surcompensation. Il vous faut donc garder à l'esprit qu'en cumulant revenus locatifs et chômage, vous toucherez probablement moins que vos allocations complètes. Bien sûr, cela s'applique uniquement dans la limite de vos droits à indemnisation.
Vouloir arrondir ses fins de mois et avoir un petit plus au-delà de ses allocations chômage est légitime. Et c'est possible ! Mais c'est un savant dosage à effectuer chaque mois, afin de pouvoir réellement mettre un peu plus de beurre dans ses épinards.
L'exemple ci-dessus nous démontre que ce n'est pas forcément le cas, puisque finalement vous pouvez vous retrouver à percevoir moins que si vous aviez perçu un mois complet d'ARE. Néanmoins, tous les jours indemnisables qui auront été soustraits seront reportés à la fin de votre durée d'indemnisation, ce qui peut donc la prolonger et se révéler intéressant.
Sachez qu'il existe des simulateurs sur le site de France Travail. Par ailleurs, n'hésitez jamais à vous adresser à un conseiller, qui vous expliquera exactement la marche à suivre et les taux appliqués, susceptibles d'évoluer à tout moment.