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Les langues évoluent et se mélangent. Au cours de l'Histoire, le français a influencé les dialectes mondiaux, et s'est également enrichi de mots étrangers. Néanmoins, ces dernières décennies, et davantage avec l'apparition des nouvelles technologies, l'anglais s'est imposé comme la langue internationale. Résultat : de plus en plus d'anglicismes se glissent dans notre vocabulaire. Entre les expressions anglaises à la mode et celles qui complètent la langue de Molière depuis longtemps, quels types d'anglicisme sont acceptables dans l'écriture de textes formels ?
La génération web passe une partie de sa vie sociale sur Internet, où l'anglais règne en maître. Tout lieu a son jargon, il n'est donc pas étonnant que beaucoup soient davantage habitués à dire avoir des likes et faire des screenshots. Tous ces termes ont des alternatives françaises également utilisées : dire "capture d'écran" ne dérange pas l'oreille, mais la version anglaise est simplement plus courante.
Certains poussent le phénomène à l'extrême et intègrent un mot anglais tendance à chacune de leur phrase : "J'étais dead après le meeting. N'oublie pas de checker le file et d'uploader ta version." Bien entendu, une telle utilisation des termes anglais doit être exclue du langage formel, notamment, car tout le monde ne parle pas couramment la langue de Shakespeare. Jamais vous n'entendrez le présentateur du journal télévisé annoncer les "news" à la place de l'actualité de la semaine.
Cependant, il existe des termes techniques, nouveaux, ou propres à la culture anglaise/américaine que tout francophone comprend, mais dont une alternative française existe ou a été créée, et qui est vivement encouragée par l'Académie française. Par exemple, on entend souvent parler des businessman, cette image bien américaine de l'homme d'affaires. Ou alors, certains font du sport avec un coach et d'autre avec un entraîneur. Dans cette catégorie, le français et l'anglais sont concurrents : le scoop peut tout aussi bien être une exclusivité, le challenge, un défi, et la deadline, un dernier délai, une date limite.
Dans le langage formel, ces expressions déjà bien ancrées dans la langue sont parfois permises, et même les médias peuvent en utiliser. Néanmoins, l'homologue français est toujours préférable, car il existe une loi française - la loi du ministre Toubon - qui vise à "assurer la primauté de l'usage de termes francophones traditionnels face aux anglicismes".
Personne ne va dire jeu de balle à la place de football ou florilège à la place de best of. Certaines expressions sont simplement trop vieilles pour être changées, ou trop nouvelles pour être adaptées. Car le dictionnaire français officiel contient aussi des anglicismes, ceux devenus trop courants pour être ignorés : t-shirt, smartphone, podcast, flyer, piercing, chewing-gum, water-polo, puzzle, marketing, e-mail, brunch, interview...
D'autres sont presque trop français pour être anglais, certains termes se sont même francisés : le weekend (orthographe d'origine) est devenu week-end, avec un tiret. Le camping est une adaptation française du camp site, le parking vient du parking lot (américain) ou car park (britannique). Le mot végan a récupéré un accent bien français. Originellement empruntés à nos voisins anglo-saxons, avec une touche à la française, ces mots sont tout simplement devenus bien trop naturels à nos oreilles.
Il y a aussi toute une série de termes nouveaux que les Français ne sont pas encore prêts à convertir. En particulier, ceux associés à des concepts modernes, à des nouveaux métiers, ou à des éléments du monde numérique. Pourtant, des équivalents sont régulièrement inventés. C'est l'une des missions de l'Académie française, qui publie ces nouveautés linguistiques dans le Journal officiel de sa "Commission générale de terminologie et de néologie", puis les regroupe dans la base de données France Terme, accessible à tous. Alors, diriez-vous plutôt hashtag ou mot-dièse ? Un pop-up store ou un magasin éphémère ? Une fake news ou une fausse info ? A vous de choisir.